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Rebelle, princesse de Disney

Sophie Jehel, revisite au moment de la sortie du film Rebelle, l’univers des princesses chez Disney... Depuis quelques années, la représentation de la princesse chez Disney est en train de changer. L’imaginaire de la femme soumise attendant son prince charmant est difficile à concilier avec l’un des présupposés des sociétés démocratiques, le principe d’égalité entre les hommes et les femmes...

Sophie Jehel est Maître de conférence en sciences de l’information et de la communication, Paris 8.

On sait que l’égalité juridiquement proclamée ne conduit pas à une égalité réelle entre les genres, ni dans les carrières, ni dans les salaires – ni d’ailleurs, dans un sens contraire, pour l’espérance de vie ! Les contes modernes qui façonnent l’imaginaire des enfants participent à la construction des représentations de genre. Les entreprises mondialisées dans leur diffusion comme Disney assurent un rôle non négligeable dans la promotion des valeurs occidentales. Dans le processus de « naturalisation » de l’indépendance des filles, la production d’histoires, d’héroïnes et de héros est cruciale. Elle peut permettre de consolider la poursuite d’un idéal commun, celui de la parité, en encourageant dès l’enfance le rêve d’indépendance chez les filles et son acceptation par les garçons. Elle est aussi en phase avec les attentes du public.

Rebelle est donc l’histoire d’une fille indépendante. Soumise à une éducation particulièrement austère, nécessaire selon sa mère pour « devenir une princesse », mais qu’elle vit comme une succession de brimades, elle refuse à l’adolescence le mariage de raison que sa mère a organisé pour elle, selon la tradition. Comme Disney n’est quand même pas une entreprise de contre-culture, ni une fabrique d’indignés : après le moment de la révolte, vient celui de la réconciliation avec son passé, qui permet à la princesse de triompher du mauvais sort et de gagner une certaine autonomie, tout en renouant avec sa famille.

Le projet auquel s’attaque ce scénario est donc passionnant et délicat. Comment inscrire les sociétés modernes dans une continuité avec leur tradition (et notamment avec leurs contes, qui sont une part essentielle de leur patrimoine symbolique) tout en faisant évoluer l’identité du personnage féminin principal vers des valeurs modernes ?

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Mise en ligne le 21 août 2012
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