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Ceux qui téléchargent des vidéos sont aussi ceux qui en achètent le plus !

L’étude met en avant le fait que la consommation de vidéo sur l’internet est un phénomène générationnel, avec un clivage fort entre les plus jeunes (76 % des moins de 20 ans regardent des vidéos sur l’internet) et les plus âgés des internautes qui n’en consomment aucune (seulement 16 % des plus de 50 ans regardent des vidéos sur le net).

Bien sûr, les clips vidéos et les vidéos humoristiques viennent en tête de la consommation en ligne. Les films et séries arrivent en troisième et cinquième position des contenus les plus regardés et sont naturellement prédominants chez les utilisateurs des réseaux P2P. Mais surtout, l’étude de Sylvain Dejean, Thierry Pénard et Raphaël Suire montre combien la fréquentation des salles de cinéma ou le visionnage de DVD est complémentaire pour ceux qui consomment de la vidéo sur l’internet, que ce soit en P2P ou via des sites de diffusion en ligne type YouTube. “40% des individus qui vont au cinéma au moins une fois par mois regardent des vidéos sur l’internet contre 17% pour ceux qui ne vont jamais au cinéma. Le même constat s’applique pour le nombre de DVD rega ! rdés. Ceux qui regardent un DVD par semaine, sont 4 fois plus nombreux (29%) à regarder régulièrement des vidéos en ligne, que ceux qui regardent moins d’un DVD par mois (7%).”

Les individus qui ont déclaré avoir déjà téléchargé un bien culturel sur un réseau P2P consomment en moyenne plus de contenu audiovisuel payant que les internautes qui déclarent simplement regarder des vidéos sur l’internet sans aller sur les réseaux P2P. Un constat qui montre bien que les utilisateurs de P2P ne sont pas tant les pirates que les producteurs dénoncent : les pratiques de consommation payantes des internautes utilisant le P2P se relèvent supérieures aux pratiques de consommation payantes du reste des internautes.

Une forte complémentarité entre les consommations de contenus audiovisuels sur l’internet et hors l’internet

L’étude confirme donc ce que révélaient déjà des analyses souvent critiquées et fort peu relayées : il existe une forte complémentarité entre les consommations de contenus audiovisuels sur l’internet et hors l’internet. Les individus qui téléchargent des vidéos sur les réseaux P2P sont également ceux qui achètent le plus de DVD, vont le plus au cinéma ou louent le plus de films. Mieux : les utilisateurs de réseaux P2P se caractérisent par une disposition à payer plus élevée que les autres internautes pour une offre légale de vidéos en ligne adaptée à leurs besoins et à leur consommation.

“Les individus qui utilisent les réseaux P2P sont plus nombreux à se déclarer prêts à payer plus cher leur abonnement internet en échange de services adaptés. Parmi les services proposés, la possibilité d’avoir accès à des programmes inédits, de pouvoir revoir des émissions de télévision et de voir plus rapidement les films après leurs sorties en salle apparaissent comme les services les plus plébiscités par les utilisateurs de P2P. Concernant le mode de paiement privilégié par les internautes qui regardent des vidéos sur l’internet, les utilisateurs de réseaux P2P se démarquent des autres internautes. Les adeptes du P2P sont 27,4% à préférer payer par avance un forfait qui permette d’accéder à autant de vid&eacu ! te ;os que souhaité contre seulement 16,5% chez ceux qui ne téléchargent pas sur les réseaux P2P.” L’abonnement à des services de libre téléchargement avec une offre vaste et adaptée ou le modèle de la licence globale semblent des modèles adaptés aux pratiques des consommateurs de vidéos, expliquent les chercheurs.

“L’un des atouts des communautés de partage de fichiers est effectivement la possibilité donnée aux utilisateurs d’avoir accès à un catalogue d’œuvres numériques très étendu, sans ligne éditoriale imposée et perpétuellement enrichi par les consommateurs eux-mêmes”, expliquent les auteurs de l’étude. “Il s’ensuit un modèle économique où les utilisateurs prennent l’habitude de gérer l’abondance de l’offre en sélectionnant eux-mêmes les œuvres qu’ils consomment (modèle pull). Cette organisation s’oppose directement au modèle push traditionnel dans lequel les industries culturelles sélectionnent elles-mêmes les &oelig ! ;uvres qui feront l’objet d’une diffusion ou d’une commercialisation de masse. En manifestant leur préférence pour un mode de paiement forfaitaire et un accès illimité à un catalogue de fichiers numériques, les utilisateurs des réseaux P2P montrent une nouvelle fois la nécessité d’adapter l’offre de contenus aux nouveaux comportements de consommation.”

Lu pour vous, Internetactu.net, Médias, P2P, Usages, par Hubert Guillaud

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Mise en ligne le 25 décembre 2008
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