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Mobilisation citoyenne contre une publicité d’Adidas

Tout début septembre 2015, les usagers de la gare du Nord et du métro parisien ont pu voir affichée une grande campagne de publicité de la marque Adidas. On pouvait lire placardés sur la façade de la plus grande gare d’Europe les slogans : « Sème ton désordre, gagne tout, impose tes règles… »

En fond de chaque visuel, le portrait d’un jeune dont le look et la couleur de peau n’expriment manifestement pas son adhésion au vivre ensemble aujourd’hui dans notre pays. Tout un programme de rentrée qui ne colle pas vraiment avec le programme d’enseignement moral et civique de l’école ! De quoi nous indigner en tout cas sur la manière dont cette entreprise de vêtements et d’équipements sportifs évalue sa responsabilité vis-à-vis d’un projet de vie en société et de l’éthique du sport qui commande le fair-play, le respect, de l’autre, fut-il un adversaire et le respect de la règle commune. Quand on sait l’impact idéologique et aliénant des marques de sport sur les jeunes souvent fascinés et consentants et en particulier des chaussures de sport qui font partie des objets les plus photographiés et échangés par les jeunes consommateurs, observe Sophie Jehel, il y a de quoi être atterré une nouvelle fois, par le fait qu’une marque joue en toute impunité la stratégie de la toute puissance du pouvoir d’identification de sa marchandise, c’est-à-dire la carte du mépris des personnes, puisse flatter les pulsions individualistes les plus primaires et vanter la loi de la jungle alors qu’elle devrait au moins porter les valeurs du sport, du collectif auprès de la jeunesse.

Le collectif Enjeux e-Médias [1] a adressé une lettre ouverte d’interpellation au PDG d’Adidas et saisi l’instance de régulation de la publicité en France.

Il a également interpellé les PDG de la SNCF et de la RATP et alerté les ministres de l’Éducation nationale et de la Ville, de la Jeunesse et des Sports.

Nous dénonçons cette espèce d’auto-légitimité ambiante du discours publicitaire et de ses stratégies marchandes qui ne cesse d’imposer sa normalité et ne s‘encombre pas de valeurs éthiques, encore moins éducatives. Quelques heures/jours plus tard, les placards avaient disparu des gares parisiennes, mais pas dans le métro, comme dilués dans le quotidien de la marchandisation des activités humaines et jusqu’ à la prochaine provocation avec une autre marque. Vigilance et riposte s’imposent donc en permanence contre les dérives permanentes de la société de consommation et les méfaits du libéralisme pour tous [2].

Dernière minute. Le jury de déontologie de la publicité donne raison au collectif Enjeux e-Medias en estimant que la dernière campagne présente favorablement des actes antisociaux Cliquez ici pour lire l’article .

Bertrand Chavaroche rédacteur en chef
Christian Gautellier directeur de la publication

Mise en ligne le 20 septembre 2015

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