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Ricochets et Rebonds
Pour un usage critique de l’image
Avant-propos paru dans la revue Vers l’Education Nouvelle - Janvier 2008 (voir la revue sur le site des Ceméa). Aujourd’hui, l’espace des médias est devenu à côté de la famille et de l’école, un lieu important de socialisation culturelle des jeunes, mais aussi de conditionnement et d’identification inquiétant, lorsque l’on regarde le projet et les valeurs véhiculés. D’autant plus qu’il se trouve renforcé par le fait d’être en proximité de l’espace des copains, des « pairs ». L’influence tant éducative (« éducastratrice »), que consumériste de l’omniprésence des écrans, de la répétition permanente de messages et d’émotions scénarisées de toutes sortes, de représentations de mondes réels et virtuels en images de synthèse, sur la construction de l’identité culturelle des générations futures ne doit pas échapper à la responsabilité des éducateurs. Diverses enquêtes et études sur les temps passés par les jeunes sur, et avec des écrans et des médias, sur les usages et les contenus fréquentés, sont révélatrices d’enjeux éducatifs et sociétaux. Ils montrent que ces temps sont importants, superposés (4/6 heures par jour) et caractérisés par des pratiques multi plateformes. Les jeunes passent d’un écran à un autre, voire utilisent plusieurs écrans en même temps. Les usages et services y sont divers (information, divertissement, création, échanges et communication, recherche documentaire, téléchargement de musiques, réalisation et partage d’images). Les contenus sont à la fois multi-facettes et plurimédias : de l’écrit, des images fixes ou animées, de l’audio, de la fiction sous forme de récits, des jeux dans des univers virtuels, de l’information réelle, du « buz », de la publicité, des stratégies marketing…, des contenus multiculturels, ou tout au moins issus d’univers culturels précis (anglo-saxon, américain, japonais, européen). Certes le passage de la télévision (logique de flux descendant) à un environnement de télé-vision (logique non linéaire, interactive et partagée), analysé par B. Stiegler (in La télécratie contre la démocratie), certes, les médias, peuvent correspondre à des consommations « passion » choisies, mais leurs usages peuvent aussi être de substitution et palier une déficience de relations humaines, un mal être des enfants et des jeunes qui faute d’avoir trouvé dans un entourage proche la réponse concrète aux questions identitaires essentielles qui les assaillent, sont dans un « bricolage identitaire » pour s’adapter à la réalité. Les médias sont au cœur de tout cela. On ne peut les laisser « agir » seuls. Il s’agit pour l’école, les acteurs de l’éducation, les parents de réussir cette mutation culturelle imposée par l’environnement technologique et médiatique sans céder pour cela aux logiques marchandes d’infantilisation, traversées par des dispositifs marketing de plus en plus sophistiqués, où l’enfant est un cœur de cible, et l’infantile promu comme règle… Résister à ce que P. Meirieu nomme la « logique de caprice » devenue le moteur de l’organisation économique de nos sociétés, sous le nom de pulsion d’achats, et lui imposer une diététique des écrans et une écologie des médias. Bertrand Chavaroche - rédacteur en chef Christian Gautellier - directeur de la publication Mise en ligne le 17 janvier 2008
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