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Films d’EDUCATION
Mon ami Nietzsche
Un film court remarqué lors de la dixième édition du Festival Européen du Film d’Education. Un film de Fauston da Silva. Brésil, 2014. Lucas est un élève plutôt en difficulté. La maîtresse le prévient : s’il ne fait pas de progrès en lecture, il risque de redoubler. Et la réaction de a mère est claire : « si tu redoubles, je te castre ». Lucas est un élève de bonne volonté Et plutôt persévérant. Puisqu’il lui faut pratiquer la lecture, il va se mettre à lire. Tout ce qui lui tombe sous la main, pourrait-on dire. Les mots sur les murs, dans les publicités, déchiffrées laborieusement. Mais le mieux, c’est encore le livre. Chance, ou miracle, il en trouve un au milieu des ordures de la décharge qui sert de terrain de jeu aux garçons du bidonville. Un livre au titre étrange, d’un auteur au nom imprononçable, qu’aucun des adultes interrogés par Lucas ne connaît. Ainsi parlait Zarathoustra de Nietzsche. Un auteur qui ne peut venir que du Nordeste, avec un nom pareil. Ce petit film brésilien de 15 minutes, nous dit l’essentiel de tout projet d’éducation : le développement de soi par la pratique de la lecture, le pouvoir d’émancipation, voire de contestation, de la fréquentation de la pensée. Il ne nous montre pas la patience et la persévérance qu’il a fallu au jeune garçon pour parcourir la totalité du livre. L’important, ce n’est pas que Lucas devienne Nietzschéen – ce qui, à l’évidence ne peut pas avoir de sens. Ce qui est fondamental c’est que, devenu lecteur, il s’est approprié un outil qui va lui permettre de trouver sa place dans le monde. Le livre, la philosophie, vont lui permettre d’exister. Mais bien sûr, ce changement par trop voyant n’est pas du goût des adultes. Le curé d’abord qui essaie aussitôt d’exorciser celui qui répète ce qu’il a lu : Dieu est mort. Les enseignants ensuite, effrayés par le pouvoir que Lucas se met à exercer sur ses petits camarades qui pourraient très bien voir en lui l’incarnation de ce Surhomme qui dans leur tête résonne plus du côté des superproductions du cinéma américain que de la philosophie allemande. Quant à la mère de Lucas, même si elle ne veut que le bonheur de Lucas, elle ne peut qu’être affolée par les réactions des autorités qui l’entourent. Le livre de Nietzsche connaîtra donc une deuxième destruction. Mais Lucas aura sa revanche en découvrant dans la décharge un deuxième livre, tout aussi subversif, et qui promet une autre révolution. A nous d’imaginer ce que Lucas va en faire. Jean Pierre Carrier Mise en ligne le 4 février 2015
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