Regard critique sur des contenus plurimédias >> Cédéroms

Le livre de Lulu
Jean Pierre Carrier

Flammarion multimedia

dès l’age de 5 ans
290 frs environ
Le multimédia des tout-petits n’a pas échappé à la tentation de reproduire le livre à l’écran. Il le donne donc tout simplement à lire, en matérialisant la vision des pages, en offrant la possibilité de les tourner une à une, en cliquant en bas à droite, ou d’aller directement au chapitre voulu en choisissant dans le sommaire. Il n’y a donc qu’à lire, ou bien, pour les plus jeunes ou les plus paresseux, qu’à écouter l’histoire racontée. Le Livre de Lulu représente parfaitement cette perspective. Comme son nom l’indique, il s’agit bien d’un livre. D’un livre avec une histoire, une histoire toute simple, mêlant adroitement une certaine nostalgie rétro (la princesse et son château) à une thématique classique de science-fiction représentée par le robot. Un livre en somme comme il doit en exister sur les rayons de bibliothèque.
La dimension multimédia du programme est tout entière dévolue à l’introduction d’animations visuelles et sonores. Le principe d’accès utilisé ici est tout simple et fait déjà figure de classique dans ce type de produit. Il suffit de cliquer sur une image pour qu’elle s’anime, la donnant à voir le plus souvent en plein écran et déclenchant des séquences enregistrées qui ici ont le grand mérite d’êtres en vidéo et d’une grande qualité plastique. Comme il s’agit d’un livre, le même principe est utilisé à propos de l’écrit. Dans certaine page, c’est en cliquant sur les mots que l’on déclenchera les animations, ce que l’enfant pourra faire au hasard, mais aussi en réfléchissant sur ce que le sens désigne comme pouvant tout naturellement remplir cette fonction. Ainsi peut s’organiser un cheminement dans l’histoire fait de va et vient entre le texte, les images et les animations sonores, elles aussi très riches et très stimulantes pour l’imagination. L’enfant pourra ainsi faire répéter à volonté les mêmes gestes à l’héroïne, à moins que l’action ne soit irréversible, comme le ballon qui casse le carreau de fenêtre, alors elle ne peut pas être reproduite. Petit détail certes, mais qui montre bien la précision avec laquelle l’ensemble est réalisé.
On peut penser que ces cheminements non linéaires dans le récit ne peuvent être pertinents qu’après avoir saisi le sens global de l’histoire et donc qu’après en avoir fait une lecture complète. Sans doute est-il nécessaire “pour comprendre” la suite de commencer par le début, de faire connaissance avec le personnage de Lulu et d’être informé sur les circonstances de l’arrivée du robot. Mais cela ne veut pas dire que le programme impose deux sortes de lecture qui devraient nécessairement se succéder. Une lecture linéaire d’abord et ensuite, comme un plaisir qui vient en plus mais qui ne change rien au fond de l’histoire elle-même, la lecture discontinue que permet et même préconise le multimédia. En fait, la structure toute simple du récit, faite dans sa partie centrale (l’exploration de la planète) d’emboîtements successifs, permet de pouvoir choisir à sa guise entre les deux modalités, sans que l’accès au sens en soit compromis. Bien plus qu’une simple illustration d’un texte par des images et des sons, ce titre est donc une véritable mise en perspective de l’activité même de lecture. C’est ce qui en fait tout le prix.

Jean-Pierre Carrier

In Zapp ! n°19, Janvier 1998

Mise en ligne le 2 mai 2006
Retour Haut de page

RECHERCHE

  • Recherche avec Spip


>> Faire une recherche Qwant

  • Ressources des Ceméa : Activités autour des médias et du numérique et l’Univers Comprendre : Médias, numérique, éducation et citoyenneté
  • (...) Voir le site

site du festival d'Éducation
Site du festival du film d'Éducation

EVENEMENT
  • • Les clés des médias, une série de programmes courts pour comprendre les médias
    11 décembre 2018

  • • Les Ceméa sont associés à France-Fraternités
    12 décembre 2018

  • • Résultats de l’enquête 2018 de l’oservatoire des pratiques numériques de jeunes en Normandie
    24 janvier 2019

  • DERNIERS ARTICLES
    Follow cemeaeejm on Twitter
  • • Faire le numérique avec tous !
    15 décembre 2021

  • • Vie privée : Où sont les régulateurs ? Où sont les régulations ?
    23 décembre 2020

  • • Intelligence artificielle : des limites de l’éthique aux promesses de la régulation
    11 décembre 2020

  • • Attention et société
    11 décembre 2020

  • • Journée d’étude : Education au monde numérique et RGPD
    27 novembre 2020

  • • Présentation des ressources éducation aux médias des Ceméa
    17 septembre 2020

  • • RESOLU, un guide pour des pratiques éthiques du numérique
    30 juin 2020

  • • Stopcovid l’appli de trop !
    24 avril 2020

  • • Le rapport annuel 2020 de l’ODI est paru !
    20 avril 2020

  • • Et si c’était le moment de libérer vos outils...
    23 mars 2020

  • • Construire des politiques publiques cohérentes pour la petite enfance et renforcer l’offre d’activités alternatives aux écrans, gratuites et sécures
    22 novembre 2019

  • • Résultats d’une étude sur les relations affectives des adolescents et les réseaux socio-numériques
    31 octobre 2019

  • • Dénonciation d’une initiative cynique, « mes-allocs.fr »
    9 septembre 2019

  • • Oui à un Conseil de déontologie journalistique et de médiation, non à un Conseil de l’ordre !
    27 juin 2019

  • • Le Conseil de déontologie journalistique et de médiation en bonne voie
    18 juin 2019

  • • Le film L’heure de la sortie, Prix Jean Renoir des lycéens 2019
    12 mai 2019

  • • Le Collectif Enjeux e-médias réagit à l’appel des 3 académies sur l’enfant, l’adolescent, la famille et les écrans
    26 avril 2019

  • • Etre citoyen dans la société numérique
    5 avril 2019

  • • Le rapport annuel 2019 de l’Observatoire de la déontologie de l’information
    27 mars 2019

  • • Le guide numéro 2 de La famille tout écran, une nouvelle édition !
    27 février 2019

  • • Combattre les préjugés sur les réseaux sociaux
    25 février 2019

  • • Ce qu’est un Conseil de presse !
    18 février 2019