Mac ou PC bien “costaud” en mémoire et en vitesse de CD
Disons le tout de suite, le contenu de ce CD est indiscutable. Les raisons ne manquent pas : une des meilleurs spécialistes de l’Égypte ancienne, reconnue mondialement pour ses travaux sur Toutankhamon (Christiane Desroches-Noblecourt), la collaboration des musées du Caire et d’ailleurs un trésor de connaissances est bien caché dans ce titre, et peut-être un peu trop bien, car l’interface qui a été retenue est assez surprenante, et pour tout dire assez inefficace.
Au sommaire on découvre un premier menu sous la forme d’une frise, dans une fenêtre spéciale. Quatre choix possibles : l’introduction, les recherches, Toutankhamon et l’exposition qui lui a été consacré en 1967. L’introduction nous permet de découvrir un des principes de base utilisé : la séquence. C’est une sorte de présentation multimédia aux textes bien dits, aux illustrations remarquablement choisies mais à l’interactivité la plus faible. On subit un cours brillant, illustré, plus prêt d’un CD vidéo puisqu’on a le choix des séquences. Si on ne clique pas, toutes les séquences s’enchaînent les unes aux autres. Les séquences sont longues (certaines dépassent les cinq minutes), à mon avis trop longues pour ce genre de support. Il eut été préférable de diviser ces magnifiques ressources en de petites tranches et solliciter quelques clics du lecteur pour y accéder.
À tout moment de la consultation on peut dévoiler par un simple survol de la zone basse de l’écran, une barre des menus. Un outil permet le contrôle et la visualisation de l’état de consultation de la séquence.
Le retour à la frise autorise par son défilement à gauche ou à droite l’accès aux sous-chapitres de chaque thème. Outre les fameuses séquences, on peut découvrir des panoramiques soit photographiques (comme la Vallée des Rois), soit des reconstitutions en image de synthèse (comme certaines tombes). On retrouve alors le droit de jouer avec la souris et de flâner à sa guise sur l’écran, les clics sur les parties actives font naître des fenêtres bien laides de textes ou d’images passionnants.
Il m’a fallu un peu plus de temps pour découvrir la troisième partie (appelée carnet) et qui rassemble une base de données épatante d’un accès beaucoup plus classique et qui permet des recherches complètes sur le contenu de ce titre.
On comprend alors un peu mieux la richesse de ce travail, mais l’autre partie, celle à laquelle on accède par défaut, décourage plus qu’elle n’attire l’utilisateur habituel. Il m’a fallu à plusieurs reprises guider les personnes vers les parties plus captivantes, plus interactives au moment où elles se dirigeaient vers la zone “quitter”, énervées d’avoir été une fois “roulée” par un titre accrocheur. Mais pour un tel sujet, ne doit-on pas s’attendre à devoir creuser un moment avant la joie de la découverte ?
Jacques Labarre
In Zapp ! n°20, Juin - Juillet 1998