On le trouve au rayon éducatif des chaînes de distribution culturelle, mais c’est en réalité un jeu. Un jeu qui exploite des ressorts ludiques jusqu’ici peu utilisés, le tout dans un univers graphique et sonore très intéressant.
Itacanthe propose une aventure à l’intérieur d’une sphère étrange peuplée de créatures étonnantes.
Le but du jeu est de parvenir à libérer la sphère d’un tyran nommé Vulcor et de découvrir le secret de celle ci.
Pour y parvenir, vous devez remplir différentes missions à l’aide de robots que vous assemblez en fonction des tâches à accomplir.
Jusque là, le jeu ressemble à un jeu de plate-forme classique, où l’on doit réussir avec dextérité chaque épreuve pour pouvoir passer à la suivante. Tout le jeu se base sur la répétition, jusqu’à la réussite, de commandes complexes avec la manette ou la souris pour passer au tableau suivant, la seule surprise vient de la découverte du passage secret pour obtenir des points de vie ou des pouvoirs supplémentaires.
Et pourtant, tout l’intérêt d’Itacanthe se trouve dans quelques principes qui diffèrent radicalement de ce type jeux.
Tout d’abord, il n’est pas nécessaire de remporter toutes les missions pour accéder au niveau suivant, ce qui évite la répétition stakhanoviste jusqu’à la réussite. D’autre part, il existe plusieurs solutions pour l’emporter, certaines privilégiant la dextérité, d’autres la réflexion et l’astuce. Plus vous avancez dans le jeu, plus vous pouvez créer différentes sortes de robots, et plus vous avez de choix pour agir.
Enfin un jeu vidéo qui a compris qu’il y a différentes sortes de joueur ! Vous êtes invité à expérimenter, à tâtonner, à essayer les différentes combinaisons offertes par le programme. Chacun peut réussir selon sa personnalité.
Sans trop divulguer le jeu, que je vous invite à découvrir, voici comment se passe une des premières missions.
Vous êtes sur une plage et vous devez disputer une partie de football en tapant dans une boîte de conserve avec un robot piloté par l’ordinateur.
Plusieurs solutions s’offrent à vous :
Vous êtes agile et passionné de foot ; vous construisez un robot en choisissant une tête qui va lui insuffler un comportement agressif ; des bras quelconques puisque ce sport se joue avec les pieds ; vous allez prendre des jambes pour courir vite et taper dans la boîte dès qu’elle sera à portée. Avec hargne, vous dribblez votre adversaire pour lui marquer trois buts, condition pour obtenir la victoire et de l’énergie supplémentaire.
Moins habile de la souris, vous commencez par construire un robot avec une tête inoffensive, mais des bras pousseurs et des roues solides pour pousser tous les cailloux qui traînent sur la plage devant vos buts. Il ne vous reste plus qu’à construire un autre robot plus apte à taper dans la boîte, et vous jouerez la partie sans risque d’encaisser un but.
Dernière solution : décidément, taper dans la boîte n’est pas votre truc et vous préférez consacrer votre temps à une mission à la portée de votre quotient intellectuel.
Le parti-pris graphique et sonore d’Itacanthe tranche aussi avec les jeux de sa catégorie : pas de 3D abusive, pas de graphismes aux couleurs flash et agressives, ni de bande-son électronique hystérique. L’univers de la sphère a été soigné avec des dessins travaillés où apparaissent des jeux de lumière, une bande-son en harmonie avec chaque mission, et où chaque bruitage a été pensé.
Que d’éloges...mais après L’album secret de l’oncle Ernest, dont l’auteur d’Itacanthe avait assuré le développement informatique, l’équipe de Lexis numérique productrice des deux titres est en train de révolutionner le genre. Un jeu associant action, stratégie et logique tout en faisant appel à l’imaginaire, à la poésie et à la sensibilité de chaque joueur.
A quand une version en réseau permettant à plusieurs joueurs de réunir leurs compétences pour vaincre le Tyran Vulcor ?...
Benoît Cornet