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Textes repères
Exit le professeur, place au « multimédiateur » ?
« Enseigner avec les technologies de l’information et de la communication : un autre métier ? ». Tel était le thème de l’une des rencontres du dernier salon de l’éducation. Christian Gautellier, rédacteur en chef de Zapp ! comptait parmi les intervenants. Par « autre métier », les organisateurs entendaient, bien sûr, évolution pédagogique. Mais les débats ont fait émerger une interprétation inattendue de cet intitulé : plusieurs enseignants ont en effet exprimé leur souhait de voir se créer, dans chaque établissement, un poste de technicien informatique. « Qui a peur du grand méchant ordinateur ? », semblaient s’interroger les intervenants à la tribune. « C’est pas nous, c’est pas nous ! », semblait répondre un public composé, pour l’essentiel, d’enseignants, de formateurs et de documentalistes. Un soutien technique indispensable Aussi les débats ont-ils peu à peu fait émerger une interprétation inattendue du thème de la rencontre. Bien sûr, les enseignants sont appelés à réfléchir à leur nouveau statut : ils ne représentent plus, et loin s’en faut, la source d’information principale de leurs élèves. Bien sûr, la présence des ordinateurs dans la classe transforme, de fait, le professeur en « médiateur » ou en « ingénieur du savoir ». Mais quel que soit le nom que l’on donne à cet enseignant du futur, il est un « autre métier » qui émerge parallèlement au sien : celui du technicien capable, dans chaque école, de régler les aléas quotidiens du matériel informatique. En outre, certains enseignants ont tenu à mettre l’accent sur l’inégalité qui caractérise l’équipement informatique d’un établissement à l’autre : ce sont souvent les collectivités locales qui attribuent les subventions nécessaires à l’achat du matériel. Parmi les six intervenants invités à s’exprimer à la tribune, Christian Janin, secrétaire fédéral du Sgen-CFDT, estime clairement que « la maintenance informatique et l’administration des réseaux nécessiteraient la création de nouveaux emplois dans le cadre de l’Éducation nationale ». « Oui, mais ne nous arrêtons pas à des questions d’intendance ! Ce type d’évolution réclame avant tout l’engagement de francs-tireurs. », a répondu Jean-Georges Helm. Cet instituteur de Strasbourg, effectivement franc-tireur en matière de TICE (technologies de l’information, de la communication et de l’éducation), a tenu à ramener le débat sur le terrain pédagogique. Selon lui l’ordinateur fonctionne comme une fenêtre ouverte sur le reste du monde : « il offre aux enfants la possibilité d’entrer en contact avec des correspondants lointains et les amène, confrontés aux différences, à respecter davantage les autres. Le travail sur ordinateur invite, par ailleurs, les élèves à la stimulation mutuelle. Dans ces conditions, l’enseignant se présente de moins en moins comme le détenteur du savoir, mais, comme l’a dit Patrick Mendelsohn, professeur à l’université de Genève, « mieux vaut savoir tout chercher que chercher à tout savoir ». « Mieux vaut savoir tout chercher que chercher à tout savoir » Odile Chenevez, formatrice TICE au Comité de liaison de l’enseignement et des moyens d’information (Clemi), a elle aussi tenu à souligner que l’internet constitue non seulement une formidable source d’information, mais aussi un moyen de communication efficace entre élèves et professeurs. « Désormais, le rôle de l’enseignant consiste notamment à problématiser l’internet avec les élèves. Il faut les amener à formuler les questions fondamentales que pose le réseau : fiabilité des informations, censure, éthique et nouvelles formes de citoyenneté ». Marie-Christine Ferrandon, du Centre national de documentation pédagogique (CNDP) a, quant à elle, rappelé que « les TICE et la pédagogie active ne sont pas, contrairement à ce que l’on pense souvent, nécessairement associées. Certains cédéroms laissent en réalité l’utilisateur dans une position passive ». Christian Gautellier, directeur de la communication et des publications des Ceméa, est intervenu dans le même sens : « Il faut se garder du fatalisme qui consiste à penser que les nouvelles technologies impliquent un changement radical du métier d’enseignant. Certains abordent les TICE avec enthousiasme, d’autres rechignent à s’y mettre. Mais le débat ne doit pas se réduire à cela. Il ne faut pas faire l’économie d’une réflexion pédagogique. Les TICE offre incontestablement des potentialités très intéressantes. Mais attention à ne pas penser qu’elles suffisent à modifier les méthodes. Si, effectivement, on profite de l’utilisation des nouvelles technologies pour repenser le métier d’enseignant, il faut également revoir la gestion du temps scolaire, faire évoluer l’architecture des espaces d’apprentissage et prévoir le travail en équipe. Un tel bouleversement suppose une véritable volonté politique ». Emmanuelle Ehrmann Article paru dans la revue Zapp, n°25, avril-mai 2000. Mise en ligne le 7 juin 2006
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