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Textes repères
LA TECHNOLOGIE AU SERVICE DE L’ENFANT
Infirme Moteur Cérébral : UNE EVIDENCE A FACE CACHEE.
Observation de situations d’apprentissage et de leurs conséquences sur l’activité, le corps, la relation. L’univers technologique nous propose une gamme d’outils infiniment adaptables dont nous ne saisissons encore que des potentialités. L’ergothérapeute détermine une ou des interfaces devant permettre à l’enfant infirme moteur cérébral de répondre aux exigences des projets pédagogiques élaborés pour lui. Il met en scène des éléments modulaires, matériels et humains. Ceux-ci saisissent l’intentionnalité de l’enfant, même s’il ne maîtrise qu’une modalité d’action unique. Puis, ils multiplient ses réponses dans une forme claire et attendue par son entourage grâce à des opérations de codage devant répondre à la diversité des situations. Proposer une configuration matérielle et un logiciel témoigne de nos hypothèses sur "comment cet enfant-là apprend" et "ce qu’il peut apprendre de juste accessible". La technologie au service de la progression individuelle de l’enfant I.M.C., dans un projet collectif. La recherche de l’interface la plus efficace dans une situation donnée réclame la réflexion de différents intervenants. En effet, l’ordinateur peut être considéré comme un traducteur. Il contient le code commun entre les capacités d’agir d’un sujet s’exerçant sur un de ses périphériques d’entrée : clavier, bouton-poussoir, souris... et une réalisation objectivable et attendue sur un périphérique de sortie : texte, dessin, sur écran ou imprimante, message émis par un synthétiseur de voix... L’enseignant apparaît un peu comme un chef d’orchestre qui serait contraint de réadapter, au jour le jour, les partitions de quelques “cacophones” sans trop savoir les sons qu’ils peuvent sortir de leurs complexes instruments. Quand bien même serait-il accordé, l’instrument ne crée pas le soliste. L’ergothérapeute n’y suffit pas non plus. Les mots-clés restent l’évaluation, et l’induction de lois d’apprentissage chez des enfants cérébro-lésés. Alors, la technologie sera véritablement au service de l’enfant I.M.C. Les paramètres techniques indispensables de l’outil informatique. Souvent, nous recherchons la machine qui conviendrait dans différentes situations. Une petite imprimante miniaturisée sera alors suffisante, voir inutile et encombrante : les paroles s’envolent... L’appareil devra fonctionner dehors, supportant un minimum de contraintes climatiques. Pour la classe, l’environnement informatique comporte un écran suffisamment grand pour être vu de loin. Pour les enfants ayant des handicaps sévères de communication, un programme adapté doit être en permanence disponible durant toutes les activités. Pour un même enfant, les interfaces de communication diffèrent donc avec les situations rencontrées. A l’inverse du clavier figé d’une machine à écrire, l’accès au micro-ordinateur est virtuellement adaptable. Nous disposons d’un nombre restreint de choix avec lesquels il faut bien composer. Ainsi, il n’existe pas de choix dans la taille et la distribution des cases d’un mini-clavier. Lorsque nous optons pour un élément d’interface compatible avec le reste du matériel, il possède, outre les paramètres techniques qui ont conditionné le choix, d’autres caractères représentant des contraintes qu’il faut bien accepter : sensibilité à l’effleurement des touches, taille de l’écran, absence de caractères français, de gestion de la couleur, peu de logiciels pour l’entrée optimale de l’enfant, logiciel imposant une marque de périphériques... Intégrer le progrès technologique ergonomiquement. Ergothérapeutes et enseignants doivent préciser des besoins individuels, des cahiers des charges, connaître des réalités économiques et des fonctionnements de leurs établissements et se reposer sur de véritables structures d’informations, de formation et d’aide au choix de configurations technologiques. Le concept de M.S.I.P. vise à faire le choix de l’interface la plus performante entre différentes alternatives. L’interface est alors définie par le mouvement (M), le site (S) où placer l’interrupteur (I) et la façon de le positionner (P.Un logiciel fut d’ailleurs créé pour permettre de comparer des informations quantifiables. La variabilité des réponses et leur sensibilité aux moindres modifications posturales, émotionnelles, ou environnementales rendent parfois difficile cette comparaison de données qui ne traduisent qu’un état. La vidéo est ici un excellent moyen d’étude, étayant l’analyse factorielle des troubles. L’homme, interface plus adaptable qu’un micro-ordinateur ? Il me semble important de considérer la différence entre indépendance et autonomie. Il peut arriver que le handicap de l’enfant soit tel qu’il soit incapable d’une activité véritablement autonome. Nous avons la possibilité de le rendre très partiellement indépendant, mais à quel prix et pour la satisfaction de qui ? N’avons-nous pas une autre alternative qui nous engage à nous concevoir par moments comme une interface humaine infiniment plus adaptable qu’un micro-ordinateur ? Notre écoute du corps de l’enfant et nos techniques permettent de guider, contenir, relâcher, d’accompagner et de renforcer l’effort. De l’apprentissage en “salle d’ergothérapie” à la “salle de classe”. Pour cerner le handicap situationnel de l’enfant dans l’usage de ses moyens informatiques, l’ergothérapeute étudie, ou préalable, avec les intervenants concernés comment peut s’insérer dans l’environnement d’apprentissage existant, le système propre à cet enfant. - Le fait moteur - Le fait cognitif : Le système informatique propose différentes démarches. Dans une activité pédagogique, nous pouvons dissocier artificiellement le but à atteindre des modalités d’action qui s’enchaînent jusqu’à l’obtention d’un objet final. Un même résultat peut être acquis par différentes voies. Entre les deux, le système informatique propose une ou plusieurs démarches, certaines erreurs ne sont plus possibles. Il peut suppléer peu ou prou à la réflexion de l’enfant face à un problème donné, et même s’il propose des choix, il limite les mauvais aiguillages. Entre ce qu’on peut appeler le fait moteur et le fait cognitif, les deux activités sont totalement empreintes des capacités perceptives et praxiques du sujet, la dissociation artificielle proposée par un outil informatique revient à créer une autre activité. Opposons deux observations 2 - L’autre est envisagée comme une activité essentiellement cognitive : Résoudre une multiplication suppose qu on suive un ordre méthodique dans la succession des opérations, dans l’agencement du tableau de résultats qui détermine l’addition finale. L’ordinateur peut accélérer la vitesse d’écriture de l’enfant.
L’éducateur et la technologie : Aider les I.M.C. dans leurs démarches de résolution des problèmes, Développer la communication. Il est indispensable que l’enseignant conçoive une autre façon d’aider que celle qui fonctionne avec des enfants qui ont des capacités perceptives homogènes dans leurs fonctions de reconnaissance et de reproduction. Toutes les méthodes concourent à un progrès puisque la maturation perceptive fera progresser l’enfant de lui-même. La demande de l’éducateur par rapport à la technologie et donc par rapport à celui qui la met en place oscille entre 3 objectifs :
Que l’ordinateur adapté lui serve à jouer avec un autre enfant, à produire un message vocalise par un synthétiseur, à réaliser un exercice de maths ou de conjugaison, d’un dessin assisté par ordinateur, il s’agit toujours d’un acte de communication. L interface ainsi créée ne peut se dégager :
L’outil informatique : Un intérêt proportionnel à son adaptation aux situations de handicap et d’apprentissage. Tous ces outils interfaces spécifiques au handicap, que ce soient les ordinateurs, les codes de communication, les aides techniques, les fauteuils électriques.., ne marquent un réel progrès que s’ils améliorent la qualité de la vie de la personne handicapée. Le fauteuil électrique, la machine à traitement de texte se démarquent car ils cernent un besoin spécifique et font davantage appel au libre-arbitre de leur utilisateur, Ils sont d autant plus acceptés qu’ils libèrent l’adulte de sa propre dépendance et dès lois qu’ils ne s’en servent pas également comme moyen de communication : bousculer, dire des gros mots. Extrait de la Revue "Vers l’Education Nouvelle", n°451 - décembre 1991 Mise en ligne le 16 juin 2006
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