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Les TIC peuvent-elles réconcilier les adolescents et l’école ? La lettre de veille scientifique de l’INRP donne des raisons d’en douter
Lu dans les dépêches de l’AEF
La lettre de la VST (cellule Veille scientifique et technologique de l’INRP) se demande, dans son numéro 19, daté de juin 2006, si le développement des TIC (technologies de l’information et de la communication) est compatible avec l’école, et reprend les conclusions d’un éditorial récent du "Café pédagogique" (L’AEF du 27/06/2006, 66534) pour qui "l’école, lieu de médiation par excellence, est concurrencée" par ces technologies nouvelles et les valeurs qu’elles portent : "l’interactivité, la communication interindividuelle, la collaboration", qui vont à l’encontre de la "forme scolaire canonique". La Lettre s’interroge d’abord sur la réalité de la "culture numérique adolescente". Selon une enquête réalisée en France en janvier 2006 par Médiamétrie, "80% des 13-17 ans possèdent au moins un ordinateur dans leur foyer et 60% se connectent à Internet quotidiennement. En outre, 50,5% des Français âgés de plus de 11 ans se sont connectés de façon massive et fréquente à Internet." En l’Europe, le temps que les 15-24 ans consacrent aux médias donne l’avantage à Internet (24%) plutôt qu’à la lecture de la presse écrite (10%) ou des magazines (8%). 57% des ados américains créent du contenu sur l’Internet, au travers d’un "blog", ou en partageant des photos ou des films, etc. CULTURE LUDIQUE CONTRE ÉCOLE ENNUYEUSE Le sociologue Pascal Lardellier estime que "les notions d’identité, de culture, de langue, de civilité, de rapport au corps, au temps et à l’espace se voient bouleversées par la révolution numérique". De plus, cette nouvelle culture numérique évolue extrêmement vite. "Le succès des TIC auprès des jeunes tient à l’attrait de la nouveauté, à l’illusion d’être toujours ensemble, au fait de ’parler pour ne rien dire’. (...) Les besoins de lien, d’identification et de différenciation se voient comblés par les technologies providentielles qui leur procurent un sentiment d’appartenance, de reconnaissance qui lève les turbulences identitaires propres à l’âge adolescent." Il définit cette culture comme "ludique, personnalisée, dynamique, fulgurante et réticulaire". D’autres études soulignent que cette culture adolescente procède "de cette double logique d’appartenance à une communauté identifiable et d’exclusion de ceux qui s’en écartent". Quant à la question de l’impact de ces médias sur les jeunes, elle "donne lieu à des points de vue contrastés". Quant à l’école, elle semble être le lieu de l’ennui, "en France mais aussi en Europe et à une échelle internationale", comme le montre "une enquête de l’OCDE de 2005, Regards sur l’éducation, menée auprès de 17 millions d’adolescents dans 32 pays". Ils disent s’ennuyer, "avec des taux records en Allemagne (67%), en Grèce et en Espagne (66%)", mais l’école est un endroit où ils se font facilement des amis. "Autre enseignement de cette enquête : les professeurs ont du mal à faire régner la discipline dans leur classe. Il semble difficile d’être au calme dans les classes grecques, norvégiennes ou brésiliennes. À l’inverse, la discipline règne dans les classes russes, lettonnes et polonaises." MANQUE DE SUIVI ET DE MOYENS Le fossé se creuserait entre les institutions scolaires et les adolescents, entre les attentes des professeurs et les demandes des adolescents. Les TIC peuvent-elles y remédier ? "Le rêve du changement de l’école par la technologie semble achopper", pour des raisons de fond, mais aussi parce que "les politiques publiques initiées en 1996-1997 des deux côtés de l’Atlantique ont certes considérablement développé l’infrastructure scolaire en matière de TIC mais ont terriblement pâti d’un manque de suivi et d’une faiblesse générale des moyens". De plus, de part et d’autre de l’Atlantique, il semble bien que "les enseignants enrichissent leurs pratiques en les incrémentant à partir de solutions éprouvées auxquelles ils sont accoutumés. Les changements et l’innovation attendus, fondés sur les pratiques constructivistes, ne concernent qu’une infime minorité d’enseignants." Contact : Cellule Veille scientifique et technologique, www.inrp.fr/vst Source de l’article : l’AEF - Dépêche n°66867 Mise en ligne le 11 juillet 2006
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