Dossiers pédagogiques >> Cinéma documentaire

Nuit et Brouillard d’Alain Resnais.
Jean Pierre Carrier

Un film "historique" sur l’univers concentrationnaire pendant la seconde guerre mondiale.

ALAIN RESNAIS
1956

Le film fut commandé à la société Argos par le Comité d’histoire de la seconde guerre mondiale et par le Réseau du souvenir.

Argos fait appel à Alain Resnais, choix lourd de sens et plutôt risqué, puisque le réalisateur est alors précédé d’une réputation de cinéaste engagé du fait de son précédent court métrage, « Les Statues meurent aussi », consacré à l’art africain et développant des positions nettement anti-colonialistes (ce qui est bien sûr très mal vu par le pouvoir politique en 1955.) En outre, Alain Resnais de part une œuvre de documentaliste déjà bien fournie, apparaît comme un cinéaste expérimentateur, novateur, faisant œuvre artistique et non seulement historique.

Les commanditaires font appel eux à historiens reconnus comme spécialistes incontestés de la période de la déportation : Henri Michel et Olga Wormser. Ils seront les conseillés historiques de Resnais. Cette collaboration intéressante à plus d’un titre permet surtout de préciser quel peut être le rôle de « scientifiques » dans la conception l’élaboration d’un film documentaire historique.

Le projet porte sur la présentation détaillée de l’univers concentrationnaire, depuis les rafles, les convois, l’installation des déportés dans les camps, leur vie quotidienne avec la misère, la maladie et le mort jusqu’à l’arrivée des armées libératrices et le retour des survivants. Comme on le voit, il n’y est pas question de l’extermination des juifs et de la « solution finale », point important de discussion à propos du film.

La séquence choisie pour étude doit permettre d’analyser successivement plusieurs séries d’oppositions :

-  au niveau de la nature des images :
images d’archives / images filmées par Resnais dans les camps en 1955.
Parmi les images d’archives :
o images réalisées par les bourreaux / images, souvent clandestines, réalisées par les victimes.
o Images de l’univers concentrationnaire / images prises par les armées de libération des camps (armées anglaises, américaines ou soviétiques.)

-  au niveau de la réalisation :
o images du présent en couleurs / images du passé, archives en noir et blanc
o images fixes, photographies / images filmiques

-  au niveau du montage :
o Longs travelling sur l’espace des camps tels qu’ils ont été conservés / plans brefs et rapides des images d’archives, surtout pour les images fixes.

-  au niveau du commentaire de Jean Cayrol (ancien déporté) dit par Michel Bouquet :
o Les différents usages du pronom « on » :les déportés / les bourreaux / les spectateurs du film / l’auteur - énonciateur.
Dans un second temps, on évoquera l’histoire du film, sa réception à sa sortie, ses démêlés avec la censure (l’affaire du képi du gendarme), les débats et polémiques qu’il a suscités (sélectionné en compétition officielle au festival de Cannes, le ministre de l’époque s’opposa à ce choix, sans doute sur intervention de l’Allemagne fédérale. Le film sera finalement projeté hors compétition.)

Sur cette histoire du film voir l’ouvrage extrêmement documenté de Sylvie Lindeperg « Nuit et Brouillard » Un film dans l’histoire. Odile Jacob 2007.

Mise en ligne le 1er septembre 2007
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