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Synthèse de l’enquète IPSOS

Les principaux enseignements de l’enquête

La majorité des parents d’enfants de 6 à 17 ans disent avoir installé un logiciel de contrôle parental, le plus souvent fourni par leur fournisseur d’accès internet.

Aujourd’hui, 59% des parents d’enfants de 6 à 17 ans (qui utilisent un ordinateur à la maison pour aller sur internet) disent avoir activé un logiciel de contrôle parental sur au moins un ordinateur de la maison (52% sur l’ordinateur de la famille et 50% sur l’ordinateur utilisé par leur enfant).

Les parents qui n’ont activé aucun logiciel de contrôle parental sur aucun ordinateur utilisé par leur(s) enfant(s) sont aujourd’hui minoritaires (41%). Certains l’avaient fait, mais ont choisi de désinstaller le logiciel. Ils sont rares (11% disent avoir désinstallé le logiciel de contrôle parental sur l’ordinateur de la famille, et 8% sur l’ordinateur utilisé par leur enfant).

Plus de 6 parents sur 10 (63%) déclarent que le logiciel de contrôle parental installé par les parents est un logiciel fourni par leur fournisseur d’accès internet. Dans 22% des cas, il s’agit d’un logiciel fourni par leur système d’exploitation (type Windows Vista par exemple). Les logiciels gratuits (autres que celui fourni pas leur fournisseur d’accès internet) sont cités en 3ème position, par seulement 10% des parents, au même niveau que les logiciels achetés dans le commerce ou par internet (9%). Enfin, seuls 3% des parents déclarent que leur logiciel de contrôle parental leur a été fourni par une tierce personne.

Les restrictions mises en place via le logiciel de contrôle parental font l’objet d’explications plus que de négociations. Plus de 9 parents sur 10 ayant installé un logiciel de contrôle parental (91%) disent avoir expliqué à leur enfant pourquoi ils ont bloqué certains sites, programmes et applications. Seulement 1% des parents déclarent ne pas l’avoir fait et ne pas avoir l’intention de le faire, et 8% disent ne pas l’avoir fait mais avoir l’intention de le faire.

Si cette mise en place a fait l’objet d’explications, elle n’a pas majoritairement été le fruit de négociations : 62% des parents disent que lorsqu’ils ont mis en place leur logiciel de contrôle parental, les différentes fonctionnalités installées n’ont pas fait l’objet d’une discussion ou d’une négociation avec leurs enfants. Toutefois, 9% disent que cela a été « beaucoup » le cas et 29% « un peu ». Assez logiquement, cette installation a davantage été discutée par les adolescents : 51% des parents d’enfants de 13 à 14 ans et 48% des parents d’adolescents de 15 à 17 ans disent qu’elle a été l’objet d’une discussion ou d’une négociation, contre 37% des parents d’enfants de 6 à 10 ans.

Dans la majorité des cas, les restrictions mises en place via le logiciel de contrôle parental ne sont jamais (46%) ou rarement (23%) l’objet de plaintes de la part des enfants. Toutefois, 26% des parents disent qu’elles le sont « parfois » et 5% « souvent ». Les adolescents semblent davantage enclins à se plaindre des restrictions mises en place : 43% des parents d’enfants de 15 à 17 ans disent que l’un de leurs enfants se plaint souvent ou parfois, contre 21% des parents d’enfants de 9 à 10 ans.

Ces plaintes sont, selon les parents, aussi souvent justifiées qu’inopportunes : 51% d’entre eux jugent les plaintes de leurs enfants justifiées, et ils ont fait évoluer les paramètres du logiciel en conséquence, contre 49% qui les jugent le plus souvent injustifiées et qui ont donc maintenu les restrictions. Les plaintes des adolescents ne semblent pas davantage légitimes que celles de leurs cadets : 47% des parents d’enfants de 15 à 17 ans disent que les plaintes de leurs enfants sont le plus souvent justifiées, contre 46% des parents d’enfants de 9 à 10 ans ou de 13 à 14 ans.

Les parents se disent très majoritairement satisfaits de leur logiciel de contrôle parental…

Plus de 9 parents sur 10 (94%) disent être satisfaits de leur logiciel de contrôle parental. Ce niveau de satisfaction est donc très élevé, même si il est à nuancer car 62% des parents se disent « plutôt satisfaits » et seulement 32% « très satisfaits ». Ce niveau reste élevé, quelle que soit l’origine du logiciel. Ceux qui utilisent le logiciel fourni par leur système d’exploitation se montrent légèrement plus satisfaits que les autres (98% mais seuls 29% de « très satisfaits »).

Dans un contexte où les risques encourus par les enfants sur internet sont de plus en plus anxiogènes pour les parents, 97% des parents s’accordent à considérer leur logiciel de contrôle parental « indispensable ». Pour deux parents sur trois (66%), il est même « tout à fait indispensable ». Le deuxième qualificatif qui décrit le mieux leur logiciel de contrôle parental est « rassurant ». Ils sont 96% à le penser, dont 47% « tout à fait ».

Les parents sont 93% à le juger également facile d’utilisation (dont 49% « tout à fait »), adapté à leurs besoins (dont 40% « tout à fait ») et performant (dont 36% « tout à fait »). Ils sont dans l’ensemble « plutôt » satisfaits sur ces trois points, signe qu’ils ont conscience que le logiciel de contrôle parental est peut être faillible, mais surtout ne se suffit pas à lui-même : rien ne remplace le parent, quel que soit le niveau de performance du logiciel. Ainsi, le qualificatif « suffisant » est celui dans lequel les parents reconnaissent le moins leur logiciel, même si 86% le pensent tout de même (37% « tout à fait »).

…même s’ils ne semblent pas en maîtriser toutes les fonctionnalités et ont conscience que leur enfant pourrait, s’il le souhaitait, le contourner.

Les fonctions les plus activées (par plus de 6 parents sur 10) sont l’enregistrement de l’historique des pages visitées (74%), le blocage des sites par mots clés (68%) ou la définition d’une liste noire ou liste de sites interdits (63%).

Ces fonctions, bien qu’indispensables à un surf en toute sécurité des enfants, peuvent se révéler particulièrement gênantes si elles ne sont pas modulées en fonction de l’âge des enfants (cela n’est pas possible avec tous les logiciels de contrôle parental), ou tout au moins entre parents et enfants.

Or, seuls 58% des parents ayant installé un logiciel de contrôle parental disent avoir effectué le paramétrage de différents niveaux de sécurité selon l’âge de l’utilisateur, et 30% disent ne pas être certains que cette fonctionnalité ait été activée sur l’ordinateur qu’utilisent les enfants.

Ce chiffre est à relier aux 32% de l’ensemble des parents (ayant installé un logiciel de contrôle parental ou non) qui disent trouver difficile le fait de créer sur l’ordinateur des sessions et des profils différents (sans contrôle pour les adultes, avec un contrôle pour les enfants et les adolescents), une possibilité qu’offre très souvent le système d’exploitation de l’ordinateur (type Windows XP ou vista) et pas seulement les logiciels de contrôle parental.

Les autres fonctionnalités proposées n’ont été activées que par moins de 6 parents sur 10 : elles n’existent pas dans tous les logiciels de contrôle parental. L’interdiction de certaines applications et certains programmes (chats, messageries instantanées, forums, jeux en ligne) a été activée par 54% des parents. L’interdiction du téléchargement n’a été activée que par 37% des parents. Enfin, la limite du temps de connexion (définition d’une plage horaire, nombre d’heures limité par jour…) n’a été activée que par un peu plus d’un parent sur quatre (26%).

Il faut noter que pour l’ensemble de ces fonctionnalités, 19 à 30% des parents ne sont pas certains qu’elles ont été activées sur l’ordinateur qu’utilisent les enfants, preuve qu’ils ne maîtrisent pas totalement l’outil.

Ils semblent d’ailleurs en avoir conscience, puisque 52% d’entre eux pensent que leur enfant serait capable, s’il le voulait, de contourner le logiciel (3% pensent qu’il le fait déjà et 49% qu’il ne le fait pas mais pourrait le faire). Quant aux parents d’adolescents de 15 à 17 ans, ils sont 74% à penser que leur enfant en est capable (3% pensent qu’il le fait déjà et 71% qu’il ne le fait pas mais pourrait le faire).

Ce manque de maîtrise peut conduire les parents à désinstaller le logiciel de contrôle parental

Ce souhait reste néanmoins minoritaire : seuls 13% des parents disent avoir l’intention de le désinstaller prochainement (2% « certainement » et 11% « peut-être »).

La première raison expliquant qu’ils souhaitent désinstaller leur logiciel de contrôle parental est qu’il leur est arrivé d’être eux-mêmes bloqués par le contrôle parental (57%). Loin derrière, le ralentissement de l’ordinateur est évoqué par 25% des parents. Le fait que l’enfant soit désormais assez grand ou qu’il l’ait demandé et que les parents lui fassent confiance n’est invoqué que par 24% et 13% des parents.

Dans la très grande majorité des cas, ce n’est donc pas parce qu’il est jugé inutile (seuls 13% le disent) que le logiciel est désinstallé, mais parce que les parents s’en trouvent gênés, vraisemblablement parce qu’ils ne maîtrisent pas totalement son utilisation, en particulier la gradation du niveau de protection (10% disent qu’il est trop compliqué à utiliser).

L’installation d’un logiciel de contrôle parental sur le téléphone mobile des enfants reste quant à elle marginale.

Seuls 2% des parents disent avoir installé un logiciel de contrôle parental sur le mobile de leur enfant et 6% ne pas l’avoir fait mais avoir l’intention de le faire. Plus d’un parent sur deux (53%) déclare ne pas l’avoir fait et ne pas avoir l’intention de le faire alors que 39% déclarent que leur enfant n’a pas de téléphone portable. L’installation et même la connaissance de la possibilité d’installer un logiciel de contrôle parental semblent rester très marginales.