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Regard critique sur des contenus plurimédias >> Cédéroms

L’univers de Pomme d’Api

Jean Pierre Carrier

Collection L’Univers de Pomme d’Api - Bayard Presse, Ubi Soft

Utiliser un fond éditorial pour lancer des adaptations de livres ou albums sous d’autres supports, dessins animés télévisés ou cédéroms, est une entreprise qui peut séduire un certain nombre d’éditeurs, en particulier dans le domaine des produits destinés aux enfants. C’est ainsi que Bayard Presse décline de façon presque systématique ses divers titres en autant de collections multimédias portant le même nom que leur original papier, Pomme d’Api, J’aime lire, Astrapi, auxquelles il faut ajouter un des personnages favoris des tout-petits, Petits Ours Brun. Il y a là une bonne occasion de se pencher sur le problème de l’originalité du multimédia par rapport aux supports plus traditionnels.
La collection l’Univers de Pomme d’Api comporte trois titres : Ça se transforme, Il y a quelque chose dedans et le tout récent Ça fait peur. Le principe qui y est chaque fois mis en œuvre est simple. À partir d’une image d’objet, de personnage ou de lieu caractéristique du thème traité, on peut accéder à plusieurs fonctionnalités. Notons d’abord que l’on peut par un simple clic obtenir que le programme soit en une des quatre langues disponibles, français, anglais, allemand et espagnol. Ce qui bien sûr a une dimension commerciale évidente, mais peut aussi être considéré comme un moyen de faire découvrir aux petits, sur un programme qu’ils connaissent bien, les sonorités différentes de leur langue maternelle. Ensuite sont proposés une animation illustrant le texte même de l’album, et un jeu plus ou moins original : les coloriages de sorcières sont déjà relativement variés et les puzzles de photos ont l’intérêt de porter sur plusieurs formes de clichés différents, du négatif au noir et blanc en passant par une épreuve en sépia. Notons également la très stimulante visite du musée de Il y a quelque chose dedans (il faut trouver à quel tableau appartient un détail fourni à l’entrée) et la possibilité, pour illustrer le pouvoir de l’imagination dans Ça fait peur, d’entendre raconter de bien belles histoires à partir du choix libre de deux personnages, fée et sorcière, ou ogre et lutin, dragon et fée... et ainsi de suite, toutes les combinaisons sont possibles. Enfin, un quizz propose une série de cinq questions portant sur les notions ou idées présentes dans les textes ce qui vise à vérifier le degré de compréhension des enfants. Bref on a affaire à une série de produits variés, très facile d’utilisation (ce qui est la moindre des choses quand on s’adresse aux petits même si ce n’est pas toujours le cas dans le multimédia), et dont l’intention éducative de découverte du monde environnant est très pertinemment mise en œuvre.

Jean-Pierre Carrier

In Zapp ! n°21, Novembre 1998

Mise en ligne le 2 mai 2006

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