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Cinéma documentaire
D’une seule voix - Un film de Xavier de Lauzanne
par Jean Pierre Carrier
Comment intervenir dans le conflit israélo-palestinien autrement que par une entrée politique ? Réponse : en oeuvrant au rapprochement des populations. Mais comment faire simplement se rencontrer des personnes que tout semble opposer, les origines, l’histoire, la culture, la religion…Réponse : par la musique. C’est cet incroyable défit que tente de relever Jean –Yves Labat de Rossi en organisant une tournée musicale de trois semaines en France, tournée réunissant des musiciens issus de toutes les « parties » présentes dans la région. C’est cette aventure humaine, magnifique dans son projet, incertaine dans sa réalisation, que retrace le film de Xavier de Lauzanne, au titre évocateur ! D’une seule voix. Jean-Yves Labat de Rossi est une ancienne « Pop Star » dont le nom reste attaché à Woodstock. Reconverti en producteur de musique, son premier coup d’éclat fut l’organisation, en 1994, d’un concert à Notre Dame de Paris des Chœurs de Sarajevo réunissant, en pleine guerre, Serbes, Croates et Bosniaques. Pour ce nouveau projet, il va mobiliser toutes ses connaissances et mettre toute son énergie dans l’entreprise. Le film en f&ait un véritable héros de la paix, naïf peut-être, idéaliste sûrement. Mais pour lui, tant qu’il y a des conflits dans le monde, il n’est pas possible de vivre en paix chez soi. La première partie du film suit ce chevalier de la paix dans la préparation de la tournée, en Israël, en Palestine, à Gaza, à Jérusalem…C’est le temps des rencontres émouvantes, des embrassades à n’en plus finir, de l’enthousiasme général. Tous les musiciens rencontrés acceptent de se lancer dans l’aventure sans aucune hésitation. Tous s’engagent résolument à respecter la valeur fondatrice du projet : la musique moyen de rapprochement des peuples. Mais permet-elle d’effacer vraiment toutes les causes du conflit ? Permet-elle aux peuples de se comprendre en profondeur ? Ce succès signifie-t-il que la musique peut réussir là où la politique échoue ? Le film semble ne pas répondre ouvertement à la question de départ concernant la mise à l’écart de la politique dans le cadre d’un projet musical. Pourtant, l’optimisme qui a régné tout au long de la tournée malgré les difficultés rencontrées, peut-il résister à la situation réelle du terrain ? Le film s’ouvre sur le mur qui sépare Israël des territoires palestiniens. L’image montre, dans un plan d’une grande force, les deux côtés du mu, si proches spatialement mais matériellement séparés par une barrière infranchissable. Et surtout, l’épilogue du film nous dit clairement que si la musique est sans doute un moyen qui peut rapprocher des peuples, elle ne doit pas être comprise comme ce qui ferait oublier les enjeux politiques. La tournée terminée, chaque musicien rentre chez soi. Transformé sans doute par ce vécu unique. Mais la guerre éclate à Gaza. Un des participants de la tournée y trouve la mort. La paix véritable est encore bien loin. Jean Pierre Carrier Ce film a obtenu le Grand Prix du festival du film d’éducation d’Evreux en 2008. Mise en ligne le 8 novembre 2009
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